Voilà bientôt 3 semaines que j'ai rencontré la Responsable RH et son acolyte pour un poste de conseillère chez "Usine de l'emploi" .Pour cela j'ai sollicité une aide financière qui est accordée à un chômeur pour tout déplacement. Dans mon cas avec 1015 € mensuel je gagne TROP pour bénéficier d'une aide totale.Un conseillé au guichet de "Usine de l'emploi" m'explique alors que pour mon trajet de 550 km j'aurais 55 € minimum à verser de ma poche.Je lui suis reconnaissante de m'avoir tant informé sur ma richesse dont je n'avais pas conscience mais aussi sur sa sympathie un brin défaitiste lorsqu'en partant avec mon "Bon de réservation" en trois exemplaires il me dit :"Peut être à bientôt futur collègue".
J'aurais dû fournir moins d'effort à ma recherche mais voilà, je suis encore de cette génération qui vit dans l'espoir des contes de fées.Je veux être comblée en Amour, Professionnellement en Amitié etc en bref régler les domaines de ma vie à un niveau satisfaisant pour qu'ils ne soient pas une source de stress ni même une honte.
La réalité est bien différente, je postule à un poste de conseillère à l'emploi, je reçois sans plus y attendre une convocation à J-5 , je ressent l'adrénaline du changement, le défi d'être retenue! Le fantasme prend effet dans mon melon , je me projette déjà à l'accueil , conseillant pleine de bonne volonté, armée de patience et de solution immédiate pour tout ces gens que je comprends.
Deux heures 20 de voyages en TGV, une nuit d'été avec le bruit des festivités dehors qui n’empêchent de bien dormir, 7H00 le réveil sonne , c'est l'heure!
Je prends le temps de régler chaque détail de mon apparence jusqu'à me demander jupe ou pantalon? Talons ou ballerines? Rouge?Noir?Cheveux attachés ou lâchés? Me voilà dans le métro , le RER, mon plan dans les mains , mon sac de l’autre , sens de l'orientation très féminin pour ma part autant dire AUCUN.
Ouf un immeuble, un logo que je connais bien, deux minutes plus tard un accueil avec badge obligatoire en échange de ma carte d'identité et me voilà assise au deuxième étage avec d'autres candidats sur de beaux sièges gris .
Une fiche à remplir, avec nos disponibilités et les raisons de notre candidature ainsi que notre nuéméro de sécsoc.
Deux minutes plus tard : la recruteuse avec son sourire: mode automatique, vient me chercher.
Surprise, le quotas devant être respecté , elle est accompagnée de Madame Sénior,très chic rouge à lèvre rouge et teint bien blanc cadavérique.
L'entretien tourne autour d'une grande problématique qu'aucune d'entre nous avouera : Sandrine êtes vous en capacité d'accepter NOTRE systéme? Etes vous assez soumise? Ou trop fragile?
Quarente cinq minutes plus tard sans même évoqué mon passif professionnels on me tend gentiment la main droite pour un au revoir "Nous vous recontacterons par mail pour toutes réponses"
Je descends mes deux étages, je reprends ma carte d'identité ou devrais-je préciser, je reprends mon identité, celle qui se complète avec mes valeurs qu'on cherche éperdument à formater pour me redonner le droit d'entrer à nouveau dans le système employable.
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